06/04/23 – Retour sur les journées « Filière morte »


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Face à l’accumulation des normes, des menaces et des contentieux pour les pêcheurs professionnels, le bureau du Comité National des Pêches (au sein duquel siège la Coopération Maritime) a lancé un mot d’ordre national : deux journées « Filière morte » organisées les jeudi 30 mars et vendredi 31 mars.

Trois points ont particulièrement fait « déborder le vase », les professionnels n’en pouvant plus :

– L’annonce du plan d’action de la Commission Européenne avec notamment la menace de l’interdiction des engins trainants dans les AMP ;

– La décision du Conseil d’Etat à propos de la problématique « capture accidentelle des cétacés » ;

– Le constat du non-règlement des dossiers « Arrêts Temporaires Sole » et des aides carburant qui plonge des entreprises dans des difficultés économiques.

Bruno Margollé, président de la Coopération Maritime, a souligné le fait que le cumul de toutes ces pressions rendait leur métier insupportable et qu’il était temps que tout cela cesse pour retrouver un peu d’espoir et de sérénité dans l’avenir.

 

En réponse à cet appel, l’ensemble des marins-pêcheurs s’est mobilisé en laissant les bateaux à quai. De nombreuses entreprises de mareyage, de transformation et de poissonneries ont décidé d’une fermeture exceptionnelle.

Un courrier a été adressé au secrétaire d’Etat à la Mer, Hervé Berville, précisant les revendications nationales et européennes de la filière pêche française :

Le dimanche 2 avril, Hervé Berville a conduit une délégation de pêcheurs pour rencontrer le Commissaire européen à l’Environnement et à la Pêche et a obtenu la confirmation qu’il n’imposerait pas une interdiction des engins de fond dans les Aires Marines Protégées, ni en 2024, ni en 2030 et donc que le plan présenté par la Commission n’aurait pas de traduction juridique contraignante.

Voir le communiqué de presse

Sur cette base d’engagement, les organisations professionnelles ont considéré que les assurances et précisions communiquées aux professionnels suffisaient pour appeler à la reprise de l’activité. L’Etat a également pris l’engagement que les fonds des aides économiques en souffrance seront versés sur les comptes des professionnels dans les 4 semaines qui suivent.

Il reste néanmoins des sujets encore sur la table, pour lesquels les différentes organisations professionnelles poursuivent leurs actions et leur mobilisation auprès des services de l’Etat, afin d’assurer à la filière pêche la visibilité et la confiance nécessaire pour travailler sereinement dans les prochaines années.

Conformément aux engagements pris par le secrétaire d’Etat à la mer, la Mission d’inspections générales chargée de l’identification des freins juridiques et administratifs rencontrés par la pêche maritime professionnelle mène une série d’audits. La Coopération Maritime a été auditionnée le 24 avril dernier par les inspecteurs généraux Raynald Vallée et Bruno Roumegou.