Contexte :
Dans un contexte de prix du gasoil fluctuant, l’adaptation des techniques de pêche apparait comme une solution intéressante pour réduire la consommation de carburant des navires. Aussi, certaines techniques innovantes permettraient une pêche plus sélective.
Le merlu et le sabre sont actuellement capturés par certaines flottilles à l’aide de palangres manuelles. La palangre automatique pourrait améliorer la viabilité économique et environnementale de ces flottilles, car elle est considérée comme moins énergivore et plus sélective. De même, la palangre, moins impactante sur les fonds marins que le chalutage, pourrait à termes devenir un métier de pêche de plus en plus utilisée si sa rentabilité économique est renforcée. Enfin, le métier de la palangre est difficile physiquement, et son automatisation permettrait de le rendre plus attractif pour les marins-pêcheurs.
Objectifs :
Le projet PASAMER a pour objectif de tester, à bord d’un navire palangrier, l’automatisation de cette technique pour la capture du sabre et du merlu.
Durant près de 2 ans, des essais sont effectués en condition réelle d’exploitation afin d’évaluer la viabilité économique et la faisabilité technique de la palangre automatique ciblant ces deux espèces. A travers ces expérimentations, il s’agit également d’identifier les paramètres optimaux, que ce soit la zone de pêche, la profondeur, le gréement de l’engin ou l’appât.
Les essais ont été menés sur l’Héliotrope, ancien chalutier de 33m reconditionné en palangrier.
Résultats :
Le projet met en lumière que la palangre automatique n’est pas adaptée à la capture du sabre et du merlu, malgré de nombreux essais et modifications au niveau des paramètres de pêche.
En effet, en plus de certaines contraintes pratiques à bord, les captures commerciales sont apparues insuffisantes au regard des coûts liés à l’exploitation d’un navire de 33 mètres avec 13 hommes d’équipage.
Perspectives :
Les logiciels pour la simulation des palangres, développés dans le cadre de PASAMER, se sont montrés aptes à prédire les vitesses de chute et la forme d’une palangre décollée. Ils pourraient ainsi être utilisés pour d’autres travaux. En parallèle, des données plus précises sur la vitesse du courant au sein des zones d’essais permettraient d’affiner l’analyse.
Enfin, si les essais n’ont pas été concluants sur la pêcherie de sabre et de merlu, la palangre automatique pourrait avoir un intérêt sur de plus petites unités en ciblant des espèces à fortes valeurs ajoutées comme les sparidés, ou les gadidés.